Insémination femme seule : comment faire un enfant en étant célibataire ?
Aujourd’hui, de plus en plus de femmes optent pour le fait d’être mère célibataire et se demandent comment concevoir toute seule. Cependant, la législation en France n’autorise pas l’accès aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA) pour une femme seule. Afin de tomber enceintes, elles sont donc obligées de solliciter l’aide d’une clinique à l’étranger et utiliser du sperme de donneur, par fécondation in vitro ou par insémination artificielle. Dans d’autres cas, il est possible de recourir à l’accueil d’embryons ou d’utiliser des ovocytes de donneuse. Il revient au spécialiste de décider du traitement adapté à chaque cas en tenant compte des résultats du bilan de fertilité de la patiente. Nous vous éclairons sur le sujet !
Insémination artificielle pour femmes seules
Dans le cadre de la procréation assistée, l’insémination artificielle (IA) est le traitement le plus économique et le plus simple disponible. Il est idéal pour les jeunes femmes ayant des trompes de Fallope perméables et une bonne réserve ovarienne. Et puisqu’il n’y a pas de partenaire masculin, les femmes célibataires qui désirent avoir une insémination artificielle doivent recourir au sperme d’un donneur. En fonction de la technique employée, vous pouvez avoir deux modalités d’IA pour les femmes seules.
Insémination artificielle artisanale
L’insémination artisanale consiste à réaliser une insémination artificielle chez soi. La patiente utilise le sperme d’un donneur qu’elle a acheté au préalable dans une banque de sperme. Cette méthode est très connue dans le rang des femmes célibataires.
Toutefois, il faut savoir qu’il ne s’agit pas ici d’une technique de procréation médicalement assistée (PMA), puisqu’elle n’est pas médicalisée. En revanche, les chances de grossesse sont très semblables à celles des rapports sexuels.
Il est donc conseillé de contrôler le cycle ovarien de la femme afin de réaliser l’insémination au moment de l’ovulation, en milieu du cycle (14 jours après le premier jour des règles) afin d’augmenter les possibilités de succès.
Insémination artificielle avec don de sperme
Grâce au don de sperme, tomber enceinte sans partenaire masculin est possible. Seulement, cela n’est pas encore le cas en France. Cette façon de procréer est connue sous l’appellation « insémination artificielle avec sperme de donneur » (IAD).
La PMA s’adresse uniquement aux couples hétérosexuels dont l’un des membres est victime d’une infertilité constatée médicalement. En pratique, elle est également accessible aux couples dont la femme ou l’homme présente une maladie grave susceptible d’être transmise à l’enfant (la loi n° 2004-800 de bioéthique du 6 août 2004). Il faut être un couple marié ou en concubinage depuis 2 ans au moins pour pouvoir faire sa demande. Les couples séparés ne peuvent donc malheureusement pas en profiter. Aussi, accéder à la PMA n’est pas possible en cas de décès de l’un d’eux : les deux membres doivent être en vie et en âge de procréer. Ainsi, les femmes qui veulent avoir un enfant toutes seules devront donc partir à l’étranger pour suivre un traitement de PMA ou se tourner vers des pratiques non reconnues légalement.
L’insémination artificielle avec sperme de donneur (IAD) est un traitement qui doit être réalisé sous la supervision d’un gynécologue spécialiste et au sein d’une clinique de fertilité. À l’instar de l’insémination artificielle artisanale, afin de pouvoir se soumettre à une insémination, la patiente doit nécessairement présenter une bonne réserve ovarienne et ses trompes de Fallope doivent être perméables pour permettre aux spermatozoïdes de féconder l’ovule.
Voici les étapes pour réaliser l’insémination artificielle :
- Traitement hormonal pour une stimulation ovarienne ;
- Évaluation de la maturation des ovules par analyse des œstrogènes et échographies ;
- Induction de l’ovulation par traitement hormonal ;
- Préparation du sperme de donneur qui sera ensuite congelé
- Introduction du sperme dans l’utérus à l’aide d’une canule.
En fonction du pays, le sperme peut provenir d’un donneur connu, comme en Belgique ou d’un donneur anonyme, par exemple en Espagne. Le rôle du centre de PMA sera alors de choisir un donneur dont les caractéristiques immunologiques et physiques soient les plus proches possible de celles de la mère.
Fécondation in vitro pour les femmes célibataires
La fécondation in vitro peut être le recours des femmes qui ne sont pas admissibles à l’insémination artificielle ou n’ayant pas obtenu de grossesse après plusieurs cycles d’IAD. C’est généralement la solution indiquée pour les mères célibataires plus âgées ou ayant un problème de fertilité.
En abordant le sujet de la stérilité chez les lesbiennes et les femmes célibataires avec le Dr Gorka Barrenetxea, il dit ceci : « Une femme qui vient seule ou avec une partenaire féminine, a 20 % de probabilités d’avoir des problèmes de fertilité et 80 % de ne pas en avoir ».
Fécondation in vitro (FIV) avec don de sperme
Après plusieurs échecs, lorsque l’insémination artificielle n’est plus une option envisageable, la fécondation in vitro peut permettre à la femme de devenir maman sans partenaire masculin. Voici comment cela se passe :
- Traitement hormonal pour stimulation ovarienne ;
- Évaluation de la maturation des ovules par analyse des œstrogènes et échographies ;
- Extraction des ovocytes matures de l’ovaire par ponction ovarienne ou folliculaire ;
- Décongélation et capacitation du sperme de donneur ;
- Fécondation des ovocytes avec le sperme du donneur ;
- Culture d’embryons en incubateur ;
- Sélection des embryons de meilleure qualité suivie de leur transfert dans l’utérus.
Comme dans le cadre de l’insémination artificielle, ici aussi, le donneur connu, comme en Belgique, ou anonyme, comme c’est le cas de l’Espagne !
Fécondation in vitro (FIV) avec don d’ovocytes et de sperme
Si pour une raison ou une autre, les mères seules présentent de faibles réserves ovariennes ou une incapacité à utiliser leurs propres ovules, peuvent toujours recourir à la FIV avec double don de gamètes pour obtenir une grossesse. Le sperme et les ovules nécessaires à la fécondation sont issus de donneurs anonymes à qui ont fait passer tous les contrôles nécessaires pour pouvoir être compatibles.
La procédure de fécondation in vitro avec don de spermatozoïdes et d’ovules est très similaire à celle avec don d’ovocytes. La future maman aura simplement à subir un traitement hormonal de préparation endométriale afin que le transfert embryonnaire puisse être réalisé avec les meilleures garanties de succès.
Au cours d’une fécondation in vitro (FIV) avec double don, c’est la donneuse d’ovules qui subit la ponction folliculaire et la stimulation ovarienne. Ainsi, la femme receveuse ne ressent pratiquement pas les effets secondaires du traitement et aucun inconfort.
Quant au sperme, il est automatiquement congelé et n’est jamais utilisé frais. Ce qui n’est pas le cas pour les ovules de donneuse qui peuvent être congelés ou frais. Au cas où ils seront utilisés frais, il reviendra au médecin de synchroniser les cycles de la receveuse et de la donneuse.
Les donneurs peuvent être anonymes ou non. Le tout dépend du centre de PMA et des pays choisis. Ce qui est certain, c’est qu’ils sont sélectionnés en fonction des caractéristiques immunologiques et physiques de la receveuse.
Adoption ou accueil d’embryons
Quand une femme n’est pas en mesure d’utiliser ses propres ovules pour obtenir une grossesse, le traitement de FIV par adoption d’embryons est une autre option qui se présente à celle-ci. Aussi, la FIV avec un double don de gamètes est beaucoup plus onéreuse que l’adoption d’embryons.
Ce sont des embryons surnuméraires qui sont donnés pour cette intervention. Ils proviennent de traitements de fertilité d’autres couples ou femmes qui ne souhaitent plus avoir d’enfants et décident d’en faire un don. Ces embryons sont conservés par cryogénie dans de l’azote liquide et peuvent donc être transférés dans l’utérus de la femme. Il suffit de les décongeler avant.
Comme dans le cas du don d’ovocytes, un traitement hormonal devait être reçu auparavant par la patiente pour la préparation de l’endomètre. Les femmes seules peuvent devenir mères grâce à la vitrification d’embryons. Tout comme le don de gamètes, le don d’embryons peut être anonyme ou non. Le tout dépend de la destination.
La femme qui adopte un embryon aura à suivre un traitement hormonal pour la préparation de l’endomètre. Elle pourra ensuite recevoir le transfert embryonnaire, après décongélation des embryons vitrifiés.
Que dit la législation française à propos ?
À l’heure actuelle, ce sont les dispositions du Code de la santé publique (articles L2141-1 à L2141-12) qui encadrent la PMA en France. C’est uniquement les couples hétérosexuels qui peuvent profiter actuellement de la PMA. Il faut noter également qu’elle n’est pas accessible à eux tous. C’est seulement les couples dont l’un des membres est victime d’une infertilité médicalement constatée qui en sont bénéficiaires. Elle est aussi ouverte aux couples dont la femme ou l’homme présente une maladie grave susceptible d’être transmise à l’enfant.
Pour être demandeur, il faut être en concubinage depuis au moins 2 ans ou un couple marié. Par conséquent, les couples séparés en sont exclus. De plus, il est nécessaire que les deux membres soient en vie et en âge de procréer. La procréation médicalement assistée (PMA) n’est donc pas accessible aux femmes célibataires ou aux couples homosexuels en France.
La procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes seules
À son arrivée au pouvoir, le président Emmanuel Macron s’est montré favorable à l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes homosexuelles. Ainsi, afin d’élargir les conditions d’accès à la PMA, une loi pourrait être votée sous son nouveau quinquennat.
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a notamment rendu un avis globalement favorable à l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes dans son rapport rendu public le 27 juin 2017. En tenant notamment compte des conséquences pour l’enfant, une partie minoritaire du comité a toutefois opté pour le statu quo juridique.
Dans une déclaration faite le 12 septembre 2017, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les hommes et les femmes, a annoncé qu’un texte légalisant la PMA pour les femmes célibataires et les couples de femmes homosexuelles serait bientôt proposé au Parlement.
Cette mesure devrait être votée dans le cadre de la révision de la loi bioéthique. Malheureusement, le texte a été repoussé, car il devait faire l’objet d’un débat en 2018 pour un vote au début de l’année 2019.
C’est finalement le Premier ministre Édouard Philippe qui va annoncer le 12 juin 2019 que le texte de l’extension de la PMA à toutes les femmes sera adopté en conseil des ministres fin juillet pour être examiné à l’Assemblée fin septembre 2019. Aujourd’hui encore, cette loi est toujours en cours d’examen et nous espérons que cela donnera enfin une suite favorable d’ici peu.
Le coût de la PMA
Les femmes qui souhaitent être mères célibataires doivent passer par un centre de procréation médicalement assistée (PMA) situé à l’étranger puisque l’accès à la PMA pour les femmes seules reste pour l’heure interdit en France.
Les prix peuvent varier selon le traitement choisi, la clinique et le pays. Par exemple, une insémination artificielle avec sperme de donneur à l’étranger coûte entre 900 et 2 000 euros. Une FIV avec sperme de donneur quant à elle reviendra entre 3 500 et 6 500€. Le prix sera encore plus élevé, car un traitement avec don d’ovocytes devra être réalisé grâce à un double don.
Est-il possible de garder le sperme du donneur pour soi si on souhaite avoir d’autres enfants ?
Il est possible par exemple de réserver les doses de sperme d’un donneur pour des grossesses successives dans la plupart des banques de sperme espagnoles. C’est une façon astucieuse de s’assurer que les enfants sont des frères et sœurs biologiques. Le type de traitement déterminera le nombre de doses à réserver.
Cette réserve pourra être faite tant que le donneur n’a pas atteint les nouveau-nés autorisés par la loi espagnole sur la procréation assistée (un maximum de 6 enfants). Autrement dit, il faut que la disponibilité de la dose de sperme du donneur soit vérifiée.
Existe-t-il un âge limite pour être mère célibataire ?
Non, il n’y a pas de limite d’âge pour une mère célibataire. Toutefois, dans tout traitement de reproduction assistée, l’âge de la femme est un facteur très déterminant. Les taux de réussite chutent au fur et à mesure que la femme vieillit.
Les cliniques privées fixent généralement une limite d’âge de 50 ans, mais il y a ces pays où les législations autorisant le fait de devenir mère célibataire ne spécifient aucune limite d’âge pour la maternité par traitement de fertilité.
La Sécurité sociale peut-elle rembourser une femme seule pour son traitement de PMA ?
Rappelons que la PMA est illégale en France pour les femmes seules. Celles qui se décident malgré tout doivent, en dehors d’un contrôle médical légal, recourir à des pratiques non autorisées ou pratiquer le tourisme procréatif. Quel que soit le cas de figure, elles ne peuvent pas être prises en charge par la Sécurité sociale française (à l’heure actuelle).